Comme convenu sur le forum Connaissances de Versailles, j'ouvre ici un forum sur les appartements du comte et de la comtesse de Provence à Fontainebleau.
Selon l'article de Y Bottineau paru dans la Gazette des Beaux arts, on peut évoquer l'installation occupée par le comte et la comtesse de Provence à Fontainebleau. Elle est intéressante à juste titre, car l'appartement du prince est encore conservé quasiment dans un état ancien régime : il nous renseigne parfaitement sur la hiérarchie des décors qui respecter une étiquette de prestige jusque dans la distribution des enfilades, la dimension des piéçes, leur position au sein d'un chateau royal, les composantes des lambris, l'impression de la peinture ou l'ajout de filets d'or : on note ainsi une évolution progressive des lambris sculptés et de leur qualité .On signale la présence modérée de l'or et l'usage fréquent du " blanc à la détrempe " tous ces éléments se retrouvent in situ dans
l'appartement du pape conservé qu'occupèrent Monsieur et Madame.
On différenciait dans cette régle , une progression savament dosée suivant le statut de la résidence entre Versailles, puis Fontainebleau et ensuite Compiègne. A Fontainebleau, par exemple, les ornements étaient " riches" mais plus sobres que ceux de Versailles, tout en respectant l'étiquette entre les appartements du roi et ceux de leurs frères suivant leur rang et leur position de naissance dans ce château. Ainsi les décors étaient plus sompteux chez les Provence que chez les Artois.
Aussi, en respect à cette régle, les appartements étaient ainsi distribués et décorés : presque aucun décor dans les premières antichambres, simples lambris à moulures , une seule glace et une cheminée de marbre commun dans les secondes antichambres. Dans les grands cabinets ou salles des nobles souvent quelques lambris moulurés avec de légers filets dorés , une ou deux trumeaux de glaces et des dessus de portes dans des cadres souvents peints en blancs Seules , les chambres et les cabinets intérieurs possèdent des lambris sculptés, plusieures glaces encadrées de cadres sculptés et dorés, ainsi que des plafonds ornementés et des cheminées de marbre de qualité.
En 1767, Louis XV se préoccupait des appartements de ses petits fils et détermina une distribution entre le comte de Provence, le comte d'Artois et leurs épouses futures. Pour les Provence, son choix se porta au 1e étage du " Gros Pavillon" reconstruit par JA Gabriel.
La future comtesse de Provence aura à sa disposition l'ancien appartement des reines mères, le comte habita l'appartement situé dans le pavillon d'angle
On posa des boiseries neuves chez Monsieur en 1784, dont la décoration avait été suspendue depuis 1752.
Comme à Versailles, les 2 logements communiquaient par les dernières pièces de leurs enfilades respectives .On entrait chez madame depuis le vestibule de la chapelle royale et chez le second par une galerie de bois installée sur une terrasse de la cour du Cheval Blanc.
L'appartement de la princesse ( ancien appartement dit des reines mères ) s'éclairant sur la cour de la Fontaine, comprenait une salle des gardes, une antichambre, un grand cabinet avec une grande niche encadré de 2 cabinets noirs, une chambre et un cabinet intérieur, doublé d'une garde robe, d'une autre pièce et d'un petit escalier d'entresol.
L'appartement du prince comprenait une salle des suisses, une salle des gardes, une antichambre, un grand cabinet servant de salle des nobles ( grand salon d'angle ), une chambre à coucher et un cabinet intérieur.
Les pièces intérieures comprenaient plusieurs couloirs, une grande garde robe noire et un escalier d'entresol central.
Chez Monsieur, 3 pièces attirent l'attention car elles possèdent encore de belles boiseries blanches et or, élégant exemple de décor que l'on retrouvait chez les princes toutes résidences confondues. Pour des raisons d'économies et de respect des décors en vigueur, JA Gabriel livra des pièces nues, hors des plafonds avec corniches en plâtres. Le prince s’installa donc dans un logement au décor temporaire, composés de lambris et de cadres peints en grisailles et de cheminées de réemplois. Quatre projets de décoration seront établis par Potain, contrôleur des Bâtiments du château jusqu’en 1784, date de l’exécution réelle des boiseries du grand cabinet, de la chambre et du cabinet de retraite de Monsieur. Les appartements seront remeublés à neuf à cette date.
Certaines boiseries de l’appartement ont été retouché au XIXe.
Cet appartement, fermé au public depuis une trentaine d’année, a été réouvert lors de l’exposition passée sur les Animaux d’Oudry. Il sera de nouveau visible lors des dimanches d’exceptions, organisées par le musée cet hiver.
L’agence photographique de la RMN propose des photos inédites de l’appartement de Monsieur, prises lors de l’exposition. Très bon exemple pour imaginer les appartements de princes disparus dans les résidences royales, notamment ceux de Versailles :
Vue de l'ancienne salle des suisses de Monsieur ( état XIXe actuel )
Vue de l'ancienne salle des gardes de Monsieur
Vue de l'ancienne antichambre de Monsieur
Vues du grand cabinet d'angle salle des nobles de Monsieur
Vue de la chambre à coucher de Monsieur
( devenue celle du duc d'Orléans sous Louis Philippe )
Vue du cabinet de retraite ou cabinet intérieur de Monsieur
Je ne dispose pas pour l'instant de vues de l'appartement voisin.
Gdc
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